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Dans les Alpes, de nouveaux lacs de barrage pour lutter contre le manque d’eau

L’Italie veut investir 3,67 milliards d’euros pour mieux pallier les sécheresses : le projet englobe au total 127 mesures urgentes, dont beaucoup concernent la construction de nouveaux lacs de retenue. Des projets similaires sont déjà en cours dans de nombreux territoires alpins, à l’image du Piémont : dans la vallée de Viù, des plans des années 1980 ont été remis à l’ordre du jour. Ils prévoient la construction d’un lac de barrage de 50 millions de mètres cubes pour approvisionner la ville de Turin en eau. Le chantier durerait plusieurs années et coûterait environ 420 millions d’euros. Dans le val Soana, il est prévu de construire un nouveau lac de retenue d’une capacité maximale de 35 millions de mètres cubes afin d’assurer l’irrigation, l’approvisionnement en eau potable et la production d’énergie hydraulique : Les défenseur·euse·s du projet mettent en avant les avantages de la création d’un lac de barrage artificiel en matière de tourisme et de paysage. Les surfaces agricoles dans la plaine de la Vénétie sont également assoiffées. C’est pourquoi cette région planifie la création d’un lac de barrage artificiel le long des cours d’eau du Vanoi et du Cismon, et qui concernerait également une partie du Trentin. Sur le plan hydrogéologique, le territoire est pourtant problématique : les moraines et les débris rocheux pourraient faire déborder le bassin et mettre en péril les villages situés en aval du cours d’eau. C’est précisément pour ces raisons que leurs habitant·e·s sont résolument opposé·e·s à ce projet. Les exemples de ce type illustrent les conflits potentiels entre les plaines et les régions montagneuses.
Privilégier les solutions proches de la nature
Il est vrai que le fait de stocker, lors des périodes de crue, les eaux dans des réservoirs aux dimensions adaptées afin de les utiliser lors des périodes de crise pourrait permettre de lutter contre les périodes de sécheresse, qui sont de plus en plus courantes. « Cependant, on ne devrait pas se limiter seulement à des constructions. Il existe aussi des solutions proches de la nature, moins coûteuses et plus efficaces. Le meilleur endroit pour stocker l’eau, ce sont les nappes phréatiques », explique Vanda Bonardo, présidente de CIPRA Italie. Afin que les eaux pluviales puissent s’infiltrer dans les nappes phréatiques, il est nécessaire de prendre des mesures rétablissant les capacités naturelles de stockage et de filtrage des sols, comme la désimperméabilisation des sols.
Sources et informations complémentaires :
www.ilsole24ore.com/art/siccita-ecco-mappa-opere-urgenti-sono-127-e-valgono-367-miliardi-AF8ao1LD (it), www.ladige.it/territori/valsugana-primiero/2024/03/09/diga-sul-torrente-vanoi-la-nostra-battaglia-il-comitato-contrario-all-opera-1.3723724 (it), www.ildolomiti.it/politica/2023/diga-del-vanoi-il-bellunese-dice-no-la-soluzione-alla-siccita-non-e-un-grande-invaso-in-una-zona-a-rischio-il-territorio-ha-gia-dato-tanto-in-termini-di-bacini-artificiali (it), www.cirf.org/emergenza-siccita-il-governo-inverta-la-rotta/ (it), www.lastampa.it/torino/2024/03/05/news/dighe_per_raccogliere_pioggia_val_viu_val_soana_combanera-14120494/ (it)