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La marge de progression est grande : le trafic routier, en particulier, recèle un important levier d’amélioration en matière d’action climatique. © Fabian Mühleder

Sur les rails, sur la route et par monts et par vaux : humains, animaux et végétaux se déplacent sans cesse dans les Alpes. Ils laissent des traces, transforment les paysages, véhiculent des marchandises, font naître des rencontres et franchissent des frontières – avec des répercussions considérables pour la région alpine. Le nombre de poids lourds en transit sur les cols alpins continue d’augmenter, les pendulaires font tous les jours l’aller-retour entre leur domicile et leur lieu de travail, les touristes sont de plus en plus nombreux·ses à venir se détendre et se ressourcer en montagne.

Mobilités plurielles en montagne et en plaine

« La mobilité, c’est aussi dans
la tête », déclare Andrea Szabadi-Heine, spécialiste de pédagogie par la nature. Il y a des années de cela, elle a gravi le sommet de l’Aconcagua. Aujourd’hui, elle se réjouit à chaque fois qu’elle réussit à franchir une marche d’escalier. Sa vie a été bouleversée par un accident, et pourtant, elle n’a jamais cessé de bouger, entre autres dans le cadre d’une traversée des Alpes inclusive avec un handbike. Dans son essai sur la randonnée le long du sentier de longue randonnée de la Via Alpina, Julien Defois décrit comment la marche peut être une source d’inspiration et une invitation à se reconnecter à l’essentiel. La revue présente également des projets mis en œuvre par des pionnières et pionniers de la mobilité dans les Alpes : la planification des trajets piétons dans des communes slovènes, des initiatives d’autopartage, le « ticket climat » autrichien, ou encore des projets motivant les salarié·es à effectuer leurs trajets domicile-travail à vélo ou en trans ports en commun. « La transition des transports ne se résume pas à l’utilisation de moteurs alternatifs », souligne l’experte en mobilité Helen Lückge dans un entretien avec Alpenscène.

Éviter ensemble l’asphyxie du trafic

Selon les objectifs de l’Alliance du Simplon signée en 2022 par les huit pays alpins, l’ensemble du secteur des transports dans l’UE et dans les Alpes sera climatiquement neutre en 2050, qu’il s’agisse du transport de marchandises ou du transport de personnes. « Face à la hausse du trafic individuel et de transit, camper sur des positions régionales ou nationales n’est pas d’un grand secours. Les Alpes sont au cœur de l’Europe : les solutions possibles doivent donc être identifiées en commun », constate Kaspar Schuler dans son introduction. « Cette originalité géographique est essentielle pour comprendre les problèmes de la politique des transports dans les Alpes, afin d’éviter l’asphyxie du trafic. »

Sous le titre « Les Alpes, zone de rencontre – Mobilités plurielles en montagne et en plaine », le numéro 110 de la revue thématique Alpenscène explore de nouvelles voies pour une mobilité plus durable dans les Alpes. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la revue à l’adresse suivante : www.cipra.org/fr/service-d-abonnement/alpenscene. Le numéro actuel est également disponible en version numérique sur www.cipra.org/alpenscene.