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Des impôts verts pour une meilleure qualité de vie

21/08/2012
Pour assurer la transition énergétique, le passage aux énergies renouvelables ne suffit pas. Il faut aussi réduire les consommations, si l'on ne veut pas que les Alpes disparaissent sous les murs de barrages, les éoliennes et les centrales photovoltaïques. Comment y parvenir ? Une discussion est actuellement en cours en Suisse.
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Ligne haute tension : l'introduction de l'impôt écologique pour réduire la consommation d'énergie est discutée en Suisse. © Fabian Lippuner
Une mer d'éoliennes dans la Baltique et des stations de transfert d'énergie par pompage (STEP) dans les Alpes, et entre les deux un réseau électrique haute tension : le tournant énergétique est aujourd'hui une urgence pour protéger l'espace de vie sensible que sont les Alpes. Mais cela doit-il se faire aux dépens de la nature ? Suffit-il de mieux isoler les habitations et d'utiliser des pompes à chaleur ? Eveline Widmer-Schlumpf, ministre des Finances de la Confédération helvétique, veut introduire d'autres instruments. Son objectif : présenter dès 2013 un projet de réforme fiscale environnementale et le mettre en œuvre progressivement d'ici à 2020.

La fiscalité verte réduit à long terme la consommation énergétique
L'impôt écologique est une taxe incitative, qui tient compte des coûts écologiques et sociaux de la production d'énergie. Il élève le prix de toutes les formes d'énergie, qu'il s'agisse des carburants ou de l'électricité hydraulique. Les recettes de l'impôt sont ensuite redistribuées aux ménages et aux entreprises, par exemple par le biais d'une baisse des primes d'assurance-maladie et des cotisations sociales des employeurs.
Les entreprises et les ménages qui consomment moins d'énergie paient une taxe moins élevée, mais touchent la même somme en retour que ceux qui consomment beaucoup. Les investissements dans la performance énergétique et les énergies renouvelables deviennent ainsi économiquement plus intéressants. Ce potentiel est énorme, affirme Eveline Widmer-Schlumpf. Selon elle, l'impôt environnemental pourrait contribuer pour moitié aux économies d'énergie visées par la Suisse à moyen terme.

Une meilleure qualité de vie pour une consommation en baisse
Le principe de la croissance économique est le fondement de la politique régionale dans les Alpes. " Une politique qui se base sur une consommation croissante des ressources naturelles et accepte que les paysages continuent d'être détruits est un problème ", déclare Dominik Siegrist, Président de CIPRA International. Les projets de la CIPRA comme climalp montrent qu'une économie fondée sur la réduction de la consommation des ressources améliore la qualité de vie. C'est aussi ce que confirme l'Agence européenne de l'environnement dans une étude publiée en janvier : l'impôt écologique encourage l'innovation, et a par exemple contribué à créer 250 000 emplois en Allemagne. Contrairement à la tendance générale, les cotisations d'assurance retraite ont baissé dans ce pays grâce à la réforme fiscale écologique introduite entre 1999 et 2003. La baisse des cotisations sociales et un coût de l'énergie beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui (soit 68 euros par tonne de CO2 rejeté dans l'atmosphère) pourraient contribuer à créer 152 000 emplois supplémentaires d'ici à 2020.
Source et informations complémentaires : www.derbund.ch/schweiz/standard (de), www.zeit.de/wirtschaft/2012-08/oekosteuer (de)