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Les pays alpins menacés de perdre leur liberté d’action
La directive Eurovignette est capitale pour la protection du climat et des Alpes, car elle réglemente la tarification des poids lourds sur les autoroutes. Pour améliorer la situation des populations dans les vallées étroites et sur les cols des corridors de transit tels que le Brenner/A, il faut impérativement éviter que les transports routiers de marchandises ne se concentrent sur les itinéraires les moins coûteux. Jusqu’à présent, les pays alpins fortement impactés pouvaient décider eux-mêmes d’introduire une majoration de péage dans les régions de montagne. Une nouvelle disposition prévoit que cette majoration pourra désormais être également appliquée par des régions extérieures aux régions de montagne européennes. L’Autriche et la Slovénie ont déjà mis en place de tels dispositifs. En revanche, la nouvelle version du texte introduit aussi deux obstacles pratiquement insurmontables : les majorations de péage devront être décidées par au moins deux pays traversés par le corridor concerné, et être approuvées par l’ensemble des États riverains.
Un coup de grâce pour les surpéages
Ce serait le coup de grâce pour les majorations de péage, ou surpéages, sur le Brenner : l’Allemagne et l’Italie s’opposent aujourd’hui déjà avec véhémence à la majoration minimale de 25 % prélevée par l’Autriche. Pour pouvoir maintenir ce surpéage ou le porter à 50 %, il faudrait désormais qu’il soit approuvé à la fois par l’Allemagne et par l’Italie, et qu’au moins l’un des deux pays décide lui-même de l’appliquer. « Cette disposition absurde crée une inégalité massive et discrimine les pays qui veulent améliorer le transit alpin en transférant le trafic des marchandises de la route vers le rail », dénonce Kaspar Schuler, codirecteur de CIPRA International.
Le Parlement européen va-t-il rester ferme ?
La ministre autrichienne des transports, Leonore Gewessler, n’a donc pas approuvé la directive Eurovignette. Elle est malheureusement la seule. Si, le vendredi 18 décembre 2020, les ministères des transports restent sourds aux préoccupations des régions concernées, il incombera au Parlement européen d’annuler cette disposition discriminatoire dans le cadre des négociations approfondies.
En savoir plus : www.cipra.org/fr/matieres/politique-alpine/la-question-du-transit
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Kaspar Schuler, co-directeur de CIPRA International, [email protected], +423 79 300 55
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Communiqué de presse, 17.12.2020 |