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Renaissance d’un village de montagne : Ostana/I, situé au pied du Mont Viso, ne comptait plus que cinq habitant·e·s en 1985. Il abrite aujourd’hui un « laboratoire de terrain » où sont expérimentés les modes de vie de demain. © Remo Costantini, wiki commons

Début septembre 2021, la Région du Piémont/I a lancé un appel à candidatures pour l’achat de maisons en montagne : les citadin·e·s qui achèteront ou rénoveront une propriété dans une commune de montagne de moins de 5 000 habitants pour en faire leur résidence principale pourront bénéficier d’une subvention de 10 000 à 40 000 euros. Une enveloppe totale de dix millions d’euros est consacrée à cette action. Pour l’allocation des subventions, des points supplémentaires seront accordés aux jeunes qui travaillent en télétravail, aux familles avec des enfants de moins de 10 ans, aux personnes qui rénovent leur maison avec des matériaux locaux dans le respect de l’architecture typique de la région, ou à celles qui confient la rénovation à une entreprise implantée dans une commune de montagne du Piémont.

Des questions subsistent toutefois : les nouveaux·velles habitant·e·s pourront-ils·elles par exemple trouver des emplois autrement qu’en télétravail ? Dans la région, on espère que la redynamisation des villages induite par l’arrivée des citadin·e·s permettra de créer des emplois. Autre sujet de préoccupation : le risque que les gens repartent, découragés par le manque de services de proximité et de vie culturelle. Un second programme de financement sera donc consacré à la mise en place de « boutiques de services » où seront proposés des produits, mais aussi des services, afin de lutter contre la désertification commerciale des villages de montagne.

L’agriculture en montagne

Produire toujours plus et toujours moins cher : une étude autrichienne montre que cette tendance marginalise les territoires de montagne et accentue leur dépendance aux paiements compensatoires. Le risque de déprise agricole est particulièrement élevé dans la région alpine. Pour contrer cette tendance, l’étude recommande la mise en œuvre d’un certain nombre d’instruments politiques : programmes de formation, sécurité financière, abaissement des seuils pour les aides aux petites exploitations agricoles, soutien ciblé aux investissements ou accès simplifié aux terres. Dans un article paru sur le site de Via Campesina Austria (Association autrichienne des petit·e·s exploitant·e·s et des agriculteur·trice·s de montagne), les auteur·trice·s de l’étude insistent également sur la nécessité de surmonter la vision stéréotypée d’une agriculture de montagne « arriérée » ou « défavorisée », et de s’appuyer sur des pratiques innovantes pour promouvoir des modèles positifs et des modes d’exploitation alternatifs. L’étude a été réalisée par l’Agence autrichienne de l’économie agricole et de l’agriculture de montagne (BAB) et l’Institut autrichien de l’aménagement du territoire (ÖIR) pour le compte du Parlement européen.

Sources et informations complémentaires :

https://www.regione.piemonte.it/web/pinforma/notizie/via-dalla-citta-incentivi-dalla-regione-piemonte-chi-sceglie-andare-vivere-sue-montagne (it), uncem.piemonte.it/723-2/ (it), www.viacampesina.at/risiko-berggebiete-bewirtschaftungsaufgabe/ (de), www.br.de/berge/kleine-doerfer-alpen-paradies-verfall100.html (de), www.alpenverein.de/dav-services/panorama-magazin/buecherberg/werner-baetzing-die-alpen-das-verschwinden-einer-kulturlandschaft_aid_33021.html (de), www.alpenverein.de/dav-services/panorama-magazin/buecherberg/werner-baetzing-das-landleben-und-bibliographie-alm-und-alpwirtschaft_aid_37237.html (de), monviso-institute.org/ (en)