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Point de vue : Croyons à la restauration de la nature !

29/08/2023 / Serena Arduino, CIPRA International
Désormais, la « Nature Restauration Law » impose à tous les États membres de l'Union européenne de remettre des écosystèmes dégradés en bon état, de protéger les insectes pollinisateurs et les ressources naturelles ainsi que de garantir air et eau propres. Cette mesure est également favorable à la région alpine et à son agriculture, estime Serena Arduino, coprésidente de CIPRA International.
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Serena Arduino, coprésidente de CIPRA International. (c) Cristian Castelnuovo

Le 12 juillet 2023, la loi sur la restauration de la nature a été votée par le Parlement européen. Cependant, le texte adopté est moins ambitieux que la proposition initiale de la Commission européenne. La CIPRA se félicite de l'adoption de cette loi mais regrette les compromis, en particulier celui concernant la restauration de surfaces agricoles. La science l’a démontré à de maintes reprises : il est primordial de lutter avec courage et sans attendre contre la crise de la biodiversité et la crise climatique. Dans ce combat, la restauration de la nature a un rôle crucial. Face à cette réalité, pourquoi certains se voilent-ils la face ? L'argument principal invoqué en défaveur de la restauration de surfaces cultivables lors des débats était que le rétablissement de ces surfaces détruirait les moyens d'existence des agriculteurs.
Or, cela va à l'encontre de ce qu'explique la science. Cette dernière a prouvé que les mesures de restauration de la nature contribuent à rendre l'agriculture plus résistante et à créer une plus-value pour la production locale. L'agriculture représente la forme la plus répandue d'utilisation des terres en Europe et engloutit la plus grande partie du budget européen. L'indicateur European Farmland Bird Index (FBI) montre sans équivoque que la population des oiseaux des milieux agricoles diminue continuellement. Globalement, le secteur agricole n'est résistant ni aux phénomènes météorologiques extrêmes ni à la pénurie d'eau. S’il y a un secteur qui pourrait largement contribuer à inverser la destruction de la biodiversité et rendre nos moyens d'existence et notre vie plus résistants, c’est bien celui-ci. Il est stupéfiant de constater à quel point l’avis scientifique est négligé.
Renaturer les surfaces agricoles pourrait être également bénéfique à la région alpine. Il est urgent, estime la CIPRA, de prendre immédiatement les devants et d'agir courageusement en se basant sur la science. Nous comptons sur les programmes de renaturation nationaux qui seront rédigés par les États membres et qui viseront à garantir des progrès continus dans la renaturation tout en assurant flexibilité nationale d’une part et obligation de résultats de l’autre. Nous sommes confiants dans le fait que les États alpins coordonnent leurs programmes de renaturation en faveur de notre belle région commune et contribuent au programme d'actions pluriannuel de la Convention alpine.

Mots-clés associés : Point de vue, alpMedia 6/2023, Biodiversité