La Slovénie, présidente actuelle de la stratégie de l'Union européenne pour la région alpine (SUERA) et de la Convention Alpine,  s’est fixée comme l’une des ses priorités de travailler sur la qualité de vie dans les Alpes. 

C’est dans cet axe que s’inscrit notre projet « Alpine Compass : Youth for quality of life in the Alps » co-organisé avec CIPRA Allemagne et CIPRA Slovénie, financé par le programme ERASMUS+.

Une des actions du projet a été la rédaction d’un rapport sur la qualité de vie des jeunes dans les Alpes, avec des entretiens de jeunes slovènes, français et allemands. Onze jeunes adultes ont ainsi été interrogés, dont quatre vivant dans les Alpes françaises.

À partir des entretiens menés avec les jeunes des trois pays alpins étudiés, voici les indicateurs d’une bonne qualité de vie dans les Alpes qui sont le plus ressortis :

• L'importance de l’environnement extérieur
  

La jeune génération valorise et ont besoin d’un accès direct et facile à la nature. Ils souhaitent en grande majorité vivre dans des villes moins urbanisées et moins polluées, avec plus d’espaces verts. 

• La place du travail, facteur clé pour une meilleure qualité de vie
  

Ils souhaitent pouvoir travailler dans un secteur qui leur permet de s'épanouir, avec un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle leur permettant d’avoir suffisamment de temps pour des activités de loisirs. Avoir une grande diversité d’offres et de types d’emplois est aussi un des enjeux à améliorer dans les Alpes, où selon les zones il peut être difficile de trouver du travail, surtout pour les jeunes. 

• Une meilleur mobilité, enjeu majeur dans les régions alpines
  

Que ce soit en Slovénie, en Allemagne ou en France, les jeunes ont toutes et tous revendiqué le besoin d’avoir un système de transport public plus efficace à la fois dans la ville mais surtout plus de connexions entre villes et espaces montagnards pour ne pas être dépendant de l’usage de la voiture.

• L’accès à la culture et le lien social renforcés
  

L’accès aux services de base comme culturels varient selon les régions alpines mais restent tout de même insuffisants pour les jeunes interrogés. Ils souhaiteraient pouvoir profiter d’une plus grande offre culturelle dans les territoires ruraux alpins, mais aussi de plus d’espaces de rencontres tels que des bars ou cafés. Le besoin de créer du lien social et d’avoir des personnes sur qui compter est en effet ressorti comme un indicateur majeur pour une bonne qualité de vie des jeunes. 

• Le changement climatique, facteur déterminant pour la vie future
  

La grande majorité des jeunes adultes interrogés, quel que soit leur pays d’origine, a mentionné le changement climatique comme facteur qui aura le plus d’impact négatif sur leur qualité de  vie dans les dix prochaines années. Certains ont souligné les répercussions sur la pratique d’activités extérieures telles que les sports de neige, ou encore sur les ressources naturelles. D’autres ont montré l’importance des réponses politiques apportées au changement climatique. L’anxiété liée à ce dernier est aussi ressortie parmi les impacts négatifs sur la vie des jeunes des pays alpins, les Alpes étant d’autant plus exposées aux conséquences du réchauffement climatique que le reste des territoires. 

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En parallèle des entretiens, une autre partie du projet Alpine Compass consistait à organiser des laboratoires vivants (living labs) avec des jeunes dans les trois pays partenaires, pour discuter et échanger en groupe sur les indicateurs de la qualité de vie dans les Alpes. 

En France, le premier living lab a réuni une vingtaine de personnes en décembre 2023, à Thônes. Le second a été mené durant le GT Jeunesse du Comité de Massifs des Alpes, à Gap, en janvier 2024 avec les étudiants du master “Gestion durable de territoires en montagne” de l’université d’Aix-Marseille.

Les enjeux ressortis lors de ces groupes de discussion sont très similaires à ceux des entretiens. Parmi les inquiétudes soulevées par la jeune génération figurent par exemple l’augmentation du coût de la vie et notamment de la nourriture et du logement, surtout dans les zones touristiques de montagne. La mentalité parfois fermée des populations vivant dans les espaces ruraux alpins a aussi été questionnée, étant parfois un frein au sentiment de libre expression sans jugement dans leur communauté.