Représentations de la CIPRA

Outils personnels

  Filtres de recherche  

Nouveautés

Energie hydraulique ou protection de la nature ?

24/09/2013 / Eva Schwienbacher
Pour éviter les conflits d’utilisation de l’eau, les voies sont nombreuses. Voici cinq exemples dans les Alpes.
Image caption:
L'Oberaarsee, l'un des nombreux lacs de barrage dans les Alpes. De plus en plus souvent, les voix s'élèvent contre l'aménagement des cours d'eaux alpins pour l'hydroélectricité. © Erich Westendarp pixelio.de
La menace provoquée par un projet d’aménagement de cours d’eau peut parfois être écartée par la voie démocratique. En 2009, les électeurs de la commune suisse de Bergün ont refusé par référendum l’attribution d’une concession pour une centrale hydro-électrique sur l’Albula dans le Parc naturel Ela.
On peut aussi emprunter la voie réglementaire comme ce fut le cas au Vorarlberg en 2011. Dans le cortège de mesures prises pour atteindre l’objectif « Autonomie énergétique 2050 », le parlement a décidé que la production d’énergie par des petites centrales électriques serait interdite jusqu’en 2030 sur les eaux classées comme étant de très bonne qualité selon le droit des eaux autrichien.
La Convention alpine prévoit aussi la protection des cours d’eau naturels intacts des Alpes. C’est grâce au protocole Energie de la Convention alpine invoqué par la commune italienne de Massello en 2012 que la province de Turin a été obligée d’approfondir l’analyse du caractère soutenable de l’extension prévue pour une centrale hydroélectrique existante.

Equilibre vaut mieux qu’exploitation
La résolution d’un conflit ne se passe pas toujours sans problème. Les organisations de protection de la nature bavaroises par exemple se battent ensemble contre de nombreux projets d’aménagements hydro-électriques, en particulier sur les cours d’eau alpins de Salzach, Loisach et Stillach. Elles refusent les nouvelles installations en arguant que celles-ci ont des répercussions écologiques souvent graves et qu’elles ne sont pas nécessaires pour la transition énergétique. Elles ont pu pour le moment empêcher la mise en œuvre du plan de développement de l’énergie hydraulique qui devait accélérer l’aménagement des eaux dans tout le land. Affaire à suivre.
Un nouvel outil est actuellement en cours d’élaboration dans le cadre du projet recharge.green et pourrait contribuer à la résolution de ce conflit. 16 partenaires mettent au point des stratégies et des outils d’aide à la décision, pour confronter d’un côté les coûts et bénéfices des performances des énergies renouvelables et de l’autre les écosystèmes. Pour être sûrs que ces outils soient applicables dans la pratique, ils sont testés dans six territoires pilotes, entre autres dans les Alpes françaises du Nord. l

www.recharge-green.eu/fr

********************************************************
Source : Alpenscène n° 98 (www.cipra.org/fr/alpmedia/publications/5222