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Triste cadeau d'anniversaire pour la Convention alpine

16/11/2011 / alpMedia
Pour son 20e anniversaire, la Convention alpine a reçu de nombreuses félicitations, mais s'est vue aussi offrir un cadeau dont elle se serait bien passée : deux semaines plus tôt, le Parlement italien avait en effet rejeté la ratification des protocoles de la Convention.
Trafic transalpin
Image caption:
Trafic transalpin : l'Italie refuse de ratifier le protocole Transports et laisse passer une chance de résoudre le problème du transit dans les Alpes. © CIPRA
Le 7 novembre 1991, les huit États alpins et l'Union européenne ont signé à Salzbourg/A la " Convention pour la protection des Alpes " (Convention alpine). Ce traité international a été salué par de nombreux témoins comme un instrument exemplaire de coopération transfrontalière. " La Convention est un modèle pour les régions écologiquement sensibles du globe ", a affirmé Michl Laimer, ministre du gouvernement régional du Tyrol du Sud, à l'occasion de l'anniversaire de la Convention. Pour Christiane Brunner, députée autrichienne et porte-parole des Verts pour l'environnement, c'est un événement dont il y a toutes les raisons de se réjouir, même s'il reste beaucoup à faire. Alors que l'UE a engagé une réflexion sur la future stratégie alpine, il est aujourd'hui plus que jamais crucial de renforcer la Convention alpine, pour éviter que les intérêts de groupes de pression extérieurs aux Alpes ne prennent le dessus et pour lutter contre la recrudescence du transit transalpin.

Une balle dans le pied
Ces craintes ont été confirmées par le vote du Parlement italien deux semaines plus tôt : sous la pression du lobby des transports, celui-ci a en effet rayé à une très faible majorité le protocole Transports de la liste des protocoles à ratifier. Dans le contexte de crise qui secoue actuellement l'Italie, il n'y a guère de chance pour que le nouveau gouvernement remette le vote du texte à l'ordre du jour. Pour Marco Onida, Secrétaire général de la Convention alpine, l'absurdité de cette situation tient à ce que personne n'y a gagné, pas même les transporteurs routiers : " Avec ce vote, l'Italie s'est tirée une balle dans le pied, car elle aura désormais beaucoup plus de mal à se défendre contre les mesures unilatérales prises par d'autres États. "
L'Italie n'est pas le seul mauvais élève en matière de non-ratification des protocoles de la Convention : la Suisse, qui laissera en 2013 à l'Italie la présidence de la Convention alpine, a rejeté l'année dernière la ratification de trois protocoles.

Besoin de ressources financières
La CIPRA, initiatrice et observatrice officielle de la Convention, exhorte depuis longtemps les États à agir. Pour ancrer le développement durable dans les Alpes, la volonté politique ne suffit pas, martèle Andreas Götz, directeur de CIPRA International : des ressources financières doivent être allouées aux projets. " Il est temps de transformer les sermons du dimanche en actes. "
Sources et informations complémentaires : www.cipra.org/fr/presse, www.provincia.bz.it/usp/285.asp?aktuelles (it), www.ferpress.it/?p=34224 (it), www.dislivelli.eu/blog (it), www.ots.at/presseaussendung/OTS_20111106 (de)
Mots-clés associés : Convention alpine, Traités internationaux