Nouveautés
Quand un site industriel devient la Mecque du sport
24/09/2008
/
Felix Hahn
Ce n'est pas un hasard si la Semaine alpine a eu lieu cette année à l'Argentière-la-Bessée. Le Pays des Écrins montre à quoi peut ressembler l'innovation au niveau local ou régional.
La commune de l'Argentière-la-Bessée, largement dépendante de l'industrie de l'aluminium, a dû s'orienter vers de nouvelles activités à la fin des années 1980, au moment du déclin de ce secteur industriel. C'est aujourd'hui le paradis du kayak, de la cascade de glace et de l'escalade, des randonneurs et autres passionnés de sport de plein air.
Rien ne traduit mieux l'ampleur de la transformation de l'Argentière-la-Bessée que les noms qui lui ont été donnés successivement par la population locale. À l'époque florissante de l'industrie de l'aluminium, dans les années 1970, c'était l'Argentière-la-Noire, en référence à la pollution massive de la ville. À la fin des années 1980, au moment de la crise de l'aluminium qui a fait perdre à la ville environ un quart de ses habitants, c'est le nom de l'Argentière-la-Blessée qui circulait. Le milieu des années 1990 a vu naître le slogan " Argentière, porte de la haute montagne " et la gare SNCF a été baptisée " Argentière-les-Écrins ". C'est là le reflet d'une transformation en faveur du développement durable et du tourisme proche de la nature, avec en premier plan le parc national des Écrins et la diversité de la nature alpine.
Un pays de contrastes
L'Argentière-la-Bessée et le Pays des Ecrins sont, depuis toujours, une terre de contrastes marqués et de transformation permanente, mais cette dualité s'est toujours révélée propice à l'innovation. Sur le plan géographique, le Pays des Ecrins est la jonction entre les Alpes du sud de la France (Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur) et les Alpes du nord (Région Rhône-Alpes). Proche de la frontière italienne, cette région fut aussi une frontière importante sur le plan historique entre l'Embrunais et le Briançonnais. Sans compter les différentes activités économiques : tourisme (Vallouise, Freissinières), industrie (val de la Durance). Le tourisme se répartit entre d'un côté la grande station de ski de Puy-Saint-Vincent et de l'autre le parc national.
Les mouvements de population, avec le départ de natifs du pays et l'arrivée de voyageurs et de nouveaux venus, alimente la région en idées nouvelles et créatives. Autrefois, c'étaient les colporteurs ou les maçons, aujourd'hui ce sont les touristes et les travailleurs saisonniers qui arrivent dans la région. La commune de l'Argentière-la-Bessée participe par ailleurs à des échanges d'idées et organise des conférences et manifestations sur différents sujets, fait partie de réseaux comme " Alliance dans les Alpes " ou profite d'opportunités de coopération que lui offre, par exemple, le programme de coopération territoriale européenne (notamment avec INTERREG). L'Argentière-la-Bessée développe de bonnes idées, en importe et aussi en diffuse.
Le tourisme proche de la nature : une nouvelle chance
Après le déclin de son industrie, l'Argentière-la-Bessée a redécouvert à ses portes le parc national fondé dans les années 1970 et le monde grandiose de la montagne dont on a su rapidement tirer parti. C'était le point de départ du développement de sites d'escalade dans les Alpes françaises. Un centre national de formation aux sports d'eau vive a vu le jour ; L'élite de la cascade de glace se retrouve ici et la région devient un Eldorado pour les grimpeurs sportifs, mais aussi une région où les randonneurs et amoureux de la nature y trouvent leur compte. D'autre part, l'héritage culturel a été revalorisé : les anciennes mines d'argent, l'ancien complexe industriel, la viticulture et l'artisanat régional. La commune, qui rassemble de nombreux partenaires et réseaux autour de mêmes objectifs, joue un rôle précurseur dans pour la mise en œuvre de Natura 2000 et d'un agenda 21 local. L'environnement est très souvent intégré directement dans l'offre de formations sportives. Le terme " développement durable " prend ici tout son sens. L'idéogramme chinois exprimant la crise est une association de l'idéogramme de la chance et de celui de la catastrophe. Certes l'Argentière-la-Bessée n'est pas en Chine, mais la commune a bien compris qu'il ne fallait pas laisser la crise industrielle dégénérer en catastrophe, mais profiter plutôt des chances qui existent et de celles qui s'ouvrent à elle.
Les conférenciers principaux de ce bloc : Joël Giraud, député-Maire de L'Argentière-La-Bessée, Philippe Bourdeau, l'Institut de Géographie Alpine/F
Rien ne traduit mieux l'ampleur de la transformation de l'Argentière-la-Bessée que les noms qui lui ont été donnés successivement par la population locale. À l'époque florissante de l'industrie de l'aluminium, dans les années 1970, c'était l'Argentière-la-Noire, en référence à la pollution massive de la ville. À la fin des années 1980, au moment de la crise de l'aluminium qui a fait perdre à la ville environ un quart de ses habitants, c'est le nom de l'Argentière-la-Blessée qui circulait. Le milieu des années 1990 a vu naître le slogan " Argentière, porte de la haute montagne " et la gare SNCF a été baptisée " Argentière-les-Écrins ". C'est là le reflet d'une transformation en faveur du développement durable et du tourisme proche de la nature, avec en premier plan le parc national des Écrins et la diversité de la nature alpine.
Un pays de contrastes
L'Argentière-la-Bessée et le Pays des Ecrins sont, depuis toujours, une terre de contrastes marqués et de transformation permanente, mais cette dualité s'est toujours révélée propice à l'innovation. Sur le plan géographique, le Pays des Ecrins est la jonction entre les Alpes du sud de la France (Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur) et les Alpes du nord (Région Rhône-Alpes). Proche de la frontière italienne, cette région fut aussi une frontière importante sur le plan historique entre l'Embrunais et le Briançonnais. Sans compter les différentes activités économiques : tourisme (Vallouise, Freissinières), industrie (val de la Durance). Le tourisme se répartit entre d'un côté la grande station de ski de Puy-Saint-Vincent et de l'autre le parc national.
Les mouvements de population, avec le départ de natifs du pays et l'arrivée de voyageurs et de nouveaux venus, alimente la région en idées nouvelles et créatives. Autrefois, c'étaient les colporteurs ou les maçons, aujourd'hui ce sont les touristes et les travailleurs saisonniers qui arrivent dans la région. La commune de l'Argentière-la-Bessée participe par ailleurs à des échanges d'idées et organise des conférences et manifestations sur différents sujets, fait partie de réseaux comme " Alliance dans les Alpes " ou profite d'opportunités de coopération que lui offre, par exemple, le programme de coopération territoriale européenne (notamment avec INTERREG). L'Argentière-la-Bessée développe de bonnes idées, en importe et aussi en diffuse.
Le tourisme proche de la nature : une nouvelle chance
Après le déclin de son industrie, l'Argentière-la-Bessée a redécouvert à ses portes le parc national fondé dans les années 1970 et le monde grandiose de la montagne dont on a su rapidement tirer parti. C'était le point de départ du développement de sites d'escalade dans les Alpes françaises. Un centre national de formation aux sports d'eau vive a vu le jour ; L'élite de la cascade de glace se retrouve ici et la région devient un Eldorado pour les grimpeurs sportifs, mais aussi une région où les randonneurs et amoureux de la nature y trouvent leur compte. D'autre part, l'héritage culturel a été revalorisé : les anciennes mines d'argent, l'ancien complexe industriel, la viticulture et l'artisanat régional. La commune, qui rassemble de nombreux partenaires et réseaux autour de mêmes objectifs, joue un rôle précurseur dans pour la mise en œuvre de Natura 2000 et d'un agenda 21 local. L'environnement est très souvent intégré directement dans l'offre de formations sportives. Le terme " développement durable " prend ici tout son sens. L'idéogramme chinois exprimant la crise est une association de l'idéogramme de la chance et de celui de la catastrophe. Certes l'Argentière-la-Bessée n'est pas en Chine, mais la commune a bien compris qu'il ne fallait pas laisser la crise industrielle dégénérer en catastrophe, mais profiter plutôt des chances qui existent et de celles qui s'ouvrent à elle.
Les conférenciers principaux de ce bloc : Joël Giraud, député-Maire de L'Argentière-La-Bessée, Philippe Bourdeau, l'Institut de Géographie Alpine/F