A l'heure de la mondialisation, les langues minoritaires semblent être sérieusement menacées d'extinction massive, écartées par les langues véhiculaires de plus ample diffusion et d'importance majeure en matière de communication. La mondialisation, ce phénomène planétaire, est toutefois contrebalancé par le concept de localisation, caractérisé par une recherche individuelle ou collective de racines ou d'un passé – communément construits – ou de traits prétendus partagés, ainsi que par l'invention de particularisme qui distinguent l'individu au sein d'une société dite uniforme et anonyme. Ces traits distinctifs peuvent être de nature différente, notamment ces langues locales ou variétés linguistiques parlées par de petites communautés bien définies qui, linguistiquement parlé, vivent en tant que minorités dans des sociétés minoritaires et se singularisent ainsi par une constellation multilingue.
L'auteur évoque des communautés minoritaires romanophones situées dans le vaste espace de l'arc alpin et brosse un tableau des fonctions attribuées par les locuteurs aux variétés linguistiques en vigueur. Les tentatives de revitalisation ou de promotion ainsi que l'abandon, la négligence ou la folklorisation de ces langues locales sont documentées dans l'intention de formuler des perspectives d'avenir générales de la vitalité et de la survie de langues minoritaires.