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Les candidatures de Munich 2018 et 2022

10/04/2014
La candidature de Munich pour 2018 a été votée en novembre 2007 par le conseil municipal de Munich, le conseil municipal de Garmisch-Partenkirchen et le conseil de district du Berchtesgadener Land à la quasi-totalité des voix, dans un premier temps sans aucune consultation de la population et sans discussion. L’éventualité d’une consultation populaire avait été expressément rejetée.


Le référendum emporte la décision

Dans le même temps, les préparatifs des Championnats du Monde de ski alpin 2011 battaient leur plein à Garmisch-Partenkirchen. L’extension des pistes, beaucoup plus importante que ce qui avait été annoncé dans la candidature, a entraîné un premier mouvement de protestation au sein de la population locale.
Après l’expérience négative du Championnat du monde de ski alpin, la résistance aux Jeux Olympiques s’est mobilisée en 2010 au sein du collectif Nolympia. Les partisans de la candidature ont tout fait pour éviter une consultation populaire, mais Nolympia a réussi malgré tout à imposer l’organisation d’un référendum à Garmisch-Partenkirchen. Le référendum s’est soldé de justesse par un oui en mai 2011, après une incroyable campagne de propagande menée par les défenseurs du projet. Manifestement, la période n’était pas encore mûre pour un refus de ce méga-événement.

Le message a été entendu

Pour faire taire les résistances, la nouvelle candidature de Munich aux JO d’hiver devait faire l’objet d’une consultation populaire avant le dépôt de la candidature, pour recevoir officiellement un mandat de la population – c’est du moins ce que prévoyaient les partisans du projet.
Les opposants aux Jeux pouvaient s’appuyer désormais sur les connaissances réunies pour la candidature aux Jeux 2018. De nombreux arguments contre les Jeux avaient déjà fait leur chemin dans la population. Cela s’est traduit dans les résultats du vote de novembre 2013 :

  • Munich : 47,9 % oui, 52,1 % non (participation 28,8 %)
  • Garmisch-Partenkirchen : 48,44 % oui, 51,56 % non (participation 58,8 %)
  • Traunstein : 40,33 % oui, 59,67 % non (participation 39,98 %)
  • Berchtesgadener Land : 45,9 % oui, 54,1 % non (participation 38,25 %)

 
L’arrogance des défenseurs des Jeux

Les partisans de la candidature ont manifestement sous-estimé la qualité des arguments du comité anti-olympique Nolympia. Ils étaient convaincus de pouvoir s’appuyer sur la notoriété potentielle et sur l’émotion. Une énorme campagne de propagande tous azimuts devait remplacer les arguments – allant jusqu’à des annonces dans les trains invitant à voter pour la candidature dans le référendum, ou à l’appel de ce prêtre à Garmisch demandant à ses paroissiens de prendre la « bonne » décision.
La victoire souveraine de David sur Goliath dans ce combat témoigne de la qualité et de la ténacité des opposants aux Jeux, mais aussi de la sagesse de la population. Les temps étaient manifestement mûrs pour le refus de ces méga-événements catastrophiques pour l’environnement. La réaction extrêmement déloyale de certains sportifs de haut niveau et des fonctionnaires sportifs face à la défaite a été révélatrice. Comment se seraient-ils comportés si les villes candidates l’avaient emporté ?

Nolympia : une organisation efficace

Nolympia est une association organisée sous la forme d’un réseau souple, qui n’a pas voulu se donner une organisation trop structurée. Cela lui a permis d’intégrer rapidement un grand nombre de personnes et de groupes. L’un des piliers essentiels de la résistance a été le site www.Nolympia.de, qui a été (et est toujours) une source d’informations précieuses. Nolympia a aussi montré la force du bénévolat : alors que les partisans de la candidature ont fermé leur site lorsque les caisses se sont vidées et n’ont plus d’activité identifiable aujourd’hui, Nolympia existe toujours et son site internet continue d’être actualisé.

Pour en savoir plus : www.nolympia.de (de)

L’auteur

Axel Doering a été pendant 42 ans garde forestier à Garmisch-Partenkirchen, où il a siégé pendant 18 ans au conseil municipal, notamment en tant que membre de la commission Tourisme. Il est responsable de district de la Ligue bavaroise pour la protection de la nature (BN) à Garmisch-Partenkirchen, et porte-parole du groupe de travail « Alpes » du BN pour le district. Axel Doering est aussi vice-président de CIPRA Allemagne.

En 2010, Axel Doering a été l’un des co-fondateurs du réseau Nolympia, qui a milité pour le rejet de la candidature de Munich aux Jeux Olympiques 2018 et 2022.

Contact : [email protected]

Mots-clés associés : Olympiques, Munich