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Espace naturel plutôt qu'industrie énergétique : manifestation avec cornes et chaussures de marche pour des régions de montagne intactes
Flancs de montagne boisés dans le Jura, prairies sèches multicolores où dansent les papillons, torrents de montagne qui serpentent à travers les zones alluviales alpines : la Suisse des cartes postales n’a pas disparu. Avec ses valeurs naturelles et paysagères elle nous fascine et nous détend, mais elle est aussi d'une valeur inestimable pour la biodiversité, gravement menacée, ainsi que pour nos besoins fondamentaux. Le projet actuel de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE) du Conseil des Etats et du Conseil national concernant le dénommé « acte modificateur unique » risque justement de mettre en danger ces besoins : elle veut donner une priorité de principe à la construction de centrales hydroélectriques de pompage ainsi que d'installations solaires et éoliennes sur d'autres intérêts nationaux. "Bientôt en Suisse on construira des éoliennes en pleine forêt, on inondera de précieuses zones alluviales alpines et on industrialisera des paysages restés encore en partie vierges à coup de parcs solaires", craint Isabella Helmschrott, directrice de la Commission pour la protection des Alpes CIPRA Suisse.
Les animaux et les hommes demandent au Parlement de ménager leurs habitats
"Les zones de montagne non aménagées et restées proches de leur état naturel ne sont pas simplement des espaces morts que nous pouvons aménager et exploiter sans limite", explique encore Isabella Helmschrott. Des hommes habitent et exploitent ces espaces naturels et culturels, parfois depuis des générations. Pour d'autres, ils offrent un espace de détente. Et en premier lieu, ils abritent d'innombrables animaux et plantes. Le bouquetin, la cordulie alpestre des Alpes ou la grenouille rousse sont des symboles de la diversité vivante des régions de montagne de notre pays. Leurs espaces de vie primordiaux sont désormais menacés par les décisions du Parlement. Outre les animaux qui vivent en montagne, les randonneurs, les alpinistes et les bergers attachés à notre nature alpine craignent également pour la préservation de ces espaces naturels. De grandes organisations suisses de protection de la nature et du paysage se sont associées pour lancer un appel au Parlement : les participants - hommes comme animaux - demandent aux parlementaires de tenir compte de leurs besoins vitaux et de ne pas sacrifier les derniers espaces naturels intacts au développement des énergies renouvelables. La transition énergétique doit se faire dans le respect de la nature et de l'homme
La Suisse s'est engagée à protéger la biodiversité
Dans notre pays, les surfaces de biodiversité protégées sont rares, la nature n'a la priorité que sur une petite partie du territoire suisse. Nous nous engageons, par le biais de conventions internationales telles que la Convention alpine[1] et, plus récemment, l'accord sur la biodiversité de Kunming-Montréal[2], à stopper la disparition drastique des espèces et à accorder plus de place à la protection de la biodiversité. Au lieu de continuer à détruire ces espaces au nom de la production d'énergie, nous devrions enfin nous engager davantage pour leur protection. "Une transition énergétique respectueuse de la biodiversité, tournant le dos aux énergies fossiles, est possible. Nous avons suffisamment de potentiel pour produire de l’énergie dans des espaces déjà construits et artificialisés, y compris dans les régions de montagne", déclare Maren Kern, directrice de Mountain Wilderness Suisse "pas besoin pour cela d'aménager les derniers recoins sauvages en montagne".
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Communiqué de presse du 9 mars.docx |
Les demandes de renseignements sont à adresser à :
Isabella Helmschrott, [email protected], +41 78 267 53 90