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Combien vaut la nature ?

06/07/2021
Des alpages qui nous nourrissent, des arbres qui créent un microclimat agréable, des paysages alpins qui nous touchent et nous guérissent : début juillet 2021, une centaine de participant·e·s de tous les pays alpins ont discuté dans le cadre de la Conférence annuelle de Biella/I des bénéfices et de la valeur de la nature alpine.
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Après de nombreux mois marqués par des événements purement virtuels, une centaine de participant·e·s se sont rencontré·e·s en présentiel à la Conférence annuelle de la CIPRA. © Stefano Ceretti

« Lorsqu’on démonte une à une les pièces d’une voiture, il arrive un moment où elle ne fonctionne plus », a expliqué dans son exposé Riccardo Santolini, écologue à l’Université d’Urbino/I. « Il en va de même pour les écosystèmes, qui continuent à fonctionner, au moins au début, alors que la biodiversité s’érode. » Les sols en bonne santé, l’air propre et l’eau potable sont des services écosystémiques qui jouent un rôle essentiel pour le bien-être des humains : on peut les qualifier de biens communs. Les territoires de montagne concentrent un grand nombre de ces services. Pour Arnulf Hartl, directeur de l’Institut d’éco-médecine de l’Université de médecine Paracelsus de Salzbourg/A, ces services ont aussi des bénéfices pour la santé. « Notre région alpine est une île qui émerge au milieu d’un océan de particules fines. » Les cascades pour lutter contre l’asthme, la randonnée en montagne pour soulager les dépressions ou l’exposome des alpages pour prévenir les maladies immunologiques : de nombreuses études montrent « l’énorme potentiel de la nature alpine pour la prévention, les soins et la rééducation des maladies induites par la vie urbaine ».

Pommes de terre colorées et villes vertes

« Sous un arbre, les températures diminuent de quatre à six degrés », a expliqué Madeleine Rohrer du projet Verdevale, qui a présenté au public le système GreenSpaces. Cette solution numérique innovante permet de rationaliser l’entretien des espaces verts de Bolzano/I et Lugano/CH. « Grâce à ce logiciel, nous disposons de données sur le nombre d’arbres et d’arbustes, leur emplacement et l’état des espaces verts communaux, ce qui nous aide à les gérer de manière plus efficace et à améliorer ainsi le bien-être de la ville. » Laura Secco, professeure à l’université de Padoue/I, s’est appuyée sur l’exemple du Forest Stewardship Council (FSC) pour présenter le rôle des certifications internationales des services écosystémiques, une approche critiquée par certains membres du public. Pommes de terre colorées, châtaignes, vignobles, pâturages : des agriculteur·trice·s de la région de Biella sont venu·e·s partager leurs expériences et le quotidien de leur travail dans ces territoires de montagne. Réserves naturelles à Belluno/I, participation des jeunes à Tolmin/SI ou mobilité douce à Chamonix/F : des représentant·e·s de villes alpines ont présenté dans une table ronde les actions engagées pour rendre leurs agglomérations plus agréables à vivre et plus sociales.

Entre écologie et économie

Pour Bianca Elzenbaumer, co-présidente de CIPRA International, « le langage économique des services écosystémiques est déroutant au premier abord ». Cela peut malgré tout être stratégiquement utile de décrire le monde sous l’angle des services écosystémiques, « pour nous permettre de parler une langue comprise à la fois par la politique et l’économie. » Pour Vanda Bonardo, présidente de CIPRA Italie, un modèle n’est jamais qu’une partie d’un tout. Malgré tout, il s’agit d’un instrument important pour réévaluer notre relation à la nature. Selon elle, une transition écologique n’est possible que si l’économie se concentre sur un haut niveau de qualité écologique, ainsi que sur la restauration, la préservation et la valorisation des ressources naturelles. « Cette approche nous permet de créer une passerelle entre l’écologie et l’économie. » Pour Andreas Muhar, professeur à l’Université des Sciences de la vie et des Ressources naturelles de Vienne/A et membre du Sounding Board de CIPRA International, la notion de services écosystémiques est l’une des nombreuses notions qui ont fait irruption dans le discours politique actuel. « Pour motiver les gens à s’engager activement pour le développement durable et la protection de la nature, nous devons leur proposer de nouveaux récits qui touchent leurs émotions. » Serena Arduino, co-présidente de CIPRA International, a tiré le bilan de la conférence : « Les Alpes peuvent jouer un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité au niveau mondial et dans la restauration des écosystèmes. La CIPRA ne cessera donc pas de présenter de bonnes pratiques au monde et d’alimenter cette discussion. »

La Conférence annuelle a été précédée par la cérémonie officielle de remise du titre de « Ville des Alpes de l’année 2021 » à la Ville de Biella/I. La première rencontre physique de Re.sources, un projet jeunesse de la CIPRA financé par le programme européen Erasmus+ et consacré aux ressources personnelles ainsi qu’à celles des Alpes, a également eu lieu en marge de la conférence. La Conférence annuelle de la CIPRA a été organisée par CIPRA Italie et CIPRA International, avec le soutien de la Ville de Biella, de l’Association « Ville des Alpes de l’Année » et de la Fondation Cassa di Risparmio di Biella.

Nouvelle co-présidence pour la CIPRA

Bianca Elzenbaumer et Serena Arduino sont les nouvelles co-présidentes de CIPRA International. Elles succèdent à Katharina Conradin, qui a exercé cette fonction pendant près de sept ans. Les deux Italiennes ont été élues à l’unanimité le 1er juillet 2021 par l’Assemblée des délégué·e·s de la CIPRA. Pour la première fois depuis la fondation de la CIPRA en 1952, deux femmes président ainsi les destinées de CIPRA International.

 

Pour toutes questions, prière de contacter :

Veronika Hribernik, Assistante de projet / Communications, +423 237 53 01, [email protected]

Mots-clés associés : Conférence annuelle, CIPRA Italie