La sécurité économique est essentielle pour tous. Malheureuse­ ment, il s’agit toujours du seul indicateur utilisé pour la qualité de vie. Une vision trop étroite : la qualité de vie ne peut pas être mesu­ rée uniquement avec des indicateurs économiques tels que l’argent, les biens possédés ou le PIB. La nature, la qualité de l’air, les liens sociaux, la liberté de voyager, la santé sont tout aussi importants, le confinement vient de nous le rappeler.

Il existe déjà des modèles holistiques pour évaluer la qualité de vie : les Objectifs de développement durable des Nations unies, par exemple, ou l’indicateur du vivre mieux (« Better Life Index ») de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Ces données internationales ne sont pas encore assez prises en compte par les décideurs politiques. Après la première phase de stabilisation, la crise du coronavirus pourra être l’opportu­ nité de construire une économie durable, axée non plus exclusivement sur la croissance, mais sur la qualité de vie pour tous et la gestion durable des ressources naturelles. Tous ceux et celles qui font de l’économie aux dépens de la santé humaine et de la nature devront en être rendus financièrement responsables. Une transformation so­ ciale et écologique est nécessaire. Des pistes existent déjà, comme le renforcement de l’économie solidaire, l’extension des communs ou la mise en oeuvre systématique de l’économie circulaire.

Reconstruire une économie durable est un défi pour nous tous, que nous soyons producteurs ou consommateurs. Pour réussir à chan­ ger nos comportements, nous devons avoir le courage d’explorer de nouvelles voies, et faire nos gammes, comme pour un instrument de musique ou une langue étrangère. Le numéro actuel d’Alpenscène vous présente des stratégies prometteuses et met en lumière le lien entre l’économie durable et la qualité de vie.