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Juliette Dané, de Mountain Wilderness, œuvre pour la diffusion des mobilités douces vers les loisirs de montagne.

03/04/2024
interview, mountain wilderness, mobilité, transition, montagne
MW
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Dans le cadre du projet Erasmus + DINAMO, mené par CIPRA France et Allemagne pour promouvoir les solutions de mobilité durables dans les territoires ruraux et de montagne, CIPRA France a eu l’occasion d’interviewer 3 de ses membres sur leurs initiatives.

 Durant les 3 prochains mois, découvrez les interviews mobilité de Juliette Dané (Mountain Wilderness), Louis Didelle (L’Escarpade) et d’Antoine Pin (Protect Our Winters).

 

Peux-tu te présenter et parler de ta structure ?

Juliette Dané, je travaille à Mountain Wilderness (MW), une association d’utilité publique de protection de la montagne à l’échelle nationale, et plus particulièrement sur la campagne “changer d’approche” qui sensibilise les pratiquants de montagne aux mobilités douces.

 

Quels sont les objectifs de la campagne “changer d’approche ?”

A travers cette campagne, nous cherchons d’abord à donner envie aux pratiquant·e·de changer d’approche dans leurs loisirs de montagnePour cela MW s’adapte au public à sensibiliser que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les clubs sportifs avec l’ambition parallèle de toucher davantage de corps intermédiaires. En effet, c’est sensibiliser un·e encadrant·e qui va potentiellement devenir “prescripteur·trice des bonnes pratiques de la sortie en montagne” et répandre le projet et les idées liées.

Le second objectif est de casser certaines idées reçues, telles que “ne pas utiliser la voiture individuelle est élitiste”, “les transports en commun sont chers”, “le vélo nécessite une forme physique”, etc. Il est important de rappeler qu’il existe des alternatives inclusives et accessibles à la voiture.

Enfin, on aimerait se rapprocher des destinations elles-mêmes. Il y a des enquêtes menées auprès des personnes qui viennent dans un massif ou sur une destination, mais il serait intéressant de savoir qui ne vient pas et quelles en sont les raisons, par exemple est-ce dû au manque de bus ?

 

Quels sont les leviers pour une mobilité de loisirs et touristique sans voiture?

 Il y a quelques années, les bénévoles de MW avaient publié un guide papier de “10 idées de sortie en montagne sans voiture”, dans chaque massif. C’était avant gardiste à ce moment là, mais tous les noms ont changé (LOM), c’est devenu obsolète.

D’après moi, le produit touristique sans voiture, c’est la première chose à développer aujourd’hui. Cela nécessite un double travail : il y a l’existence et l’accessibilité des données de transports, puis il y a la question de pourquoi il n’y en a pas encore. Ceux qui existent ne prennent pas en compte le dernier kilomètre, celui qui va de la vallée au départ de la randonnée. Il faut mutualiser les itinéraires existants pour éviter la perte d’information en ligne et changer les itinéraires à soutenir : si aujourd’hui le parking est le point de départ, il faut adapter la boucle.

Certaines grandes stations le font car elles ont les fonds monétaires, mais on aimerait aussi que les offices de tourisme mettent en avant ces aspects là. C’est une des priorités de MW, et à terme j’aimerais qu’on mène une action de plaidoyer là dessus. On pourrait mutualiser le dernier kilomètre, certains villages louent des transports type minibus avec de la place pour les bagages, les skis, etc. permettant aux hébergeurs d’aller chercher les clients à la gare TGV. Certes ce n’est pas facile, mais tant que l’on ne commence pas à expérimenter on ne pourra pas améliorer.

 

Quelles sont les perspectives de la mobilité ? Quelle vision en as-tu?

A court terme, intensifier la démarche d’ “aller-vers” qui est restreinte par manque de temps afin de convaincre les communautés de communes et en faire des territoires pilotes.

A l’échelle européenne, travailler en coopération sur les grandes itinérances, penser de manière intégrée les circuits, et mettre en place des tarifications combinées.

De manière utopique, il faudrait mener une action commune entre le monde du vélo et les associations de montagne pour allier nos forces. Le monde du vélo a déjà pensé l’enjeu n°1 des routes de montagne : la sécurité. Les associations de montagnes œuvrent pour l’utilisation du vélo comme un moyen de transport en montagne et pas seulement comme un sport. Le vélo est le meilleur outil qui existe pour le dernier kilomètre, et cela même en montagne avec la révolution du vélo à assistance électrique. MW le soutient comme moyen de transport.