L’impératif de conservation de la biodiversité se justifie par son importance pour la vie sur la Terre et par les preuves multiples et concordantes de son déclin en termes génétiques (réduction de la variété génétique des espèces utilisées par l’homme), en termes d’espèces (accélération du rythme de leur extinction) et en termes d’écosystèmes (l’humanité par ses actions modifiant profondément les conditions d’existence du vivant). Faut-il, dès lors, multiplier les mesures de préservation, comme les aires protégées dont les humains seraient exclus ou bien valoriser la biodiversité en la traitant en « bien économique » ? Une véritable reconnaissance de la complexité de la biodiversité impose plutôt de prendre en compte la variété des moyens nécessaires pour en assurer la conservation et la valorisation. Cela implique d’aborder la question non pas sous l’angle de la propriété mais plutôt sous celui des usages. L’auteur propose donc une pratique du développement durable fondée, au niveau local, sur l’élaboration d’un contrat de gestion du territoire (comme les parcs naturels régionaux français et les réserves de biosphère de l’UNESCO) et, de manière plus globale, sur le partage des avantages tirés de l’utilisation des ressources biologiques.