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Parler du climat – mais comment ?

01/09/2020 / alpMedia
Pour communiquer plus efficacement sur la crise climatique, nous devons utiliser un langage personnel, imagé, privilégiant le lien social. Dans le cadre de la conférence en ligne « Être à l’écoute, partager, nouer des contacts », plus de 250 personnes ont discuté sur la langue, la psychologie et les réseaux sociaux.
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Oslo, Hambourg, Vienne, Bolzano : 250 participant·e·s de tous les pays alpins ont pris part aux débats. (c) CIPRA International

« Fridays for Future utilise une communication habile pour ses actions de protestation : concise, dense, rapide, diffusée par les réseaux sociaux », analyse le linguiste Martin Reisigl. Pour lui comme pour les expert·e·s d’autres disciplines invité·e·s dans le cadre de la conférence en ligne sur la communication climatique les 30 juin et 1er juillet 2020, le jeune mouvement pour le climat communique bien – et autrement. Les organisateurs de la conférence ont fait de la nécessité une vertu climatique : après avoir repoussé plusieurs fois la date de la conférence pour cause de pandémie, ils ont finalement choisi de l’organiser en ligne. Plus de 250 participant·e·s de tous les pays alpins ont assisté aux présentations, et discuté en plénière ou dans le cadre de sessions avec des expert·e·s intervenant depuis la Norvège, Hambourg ou Vienne. Ils·elles ont voté dans le cadre d’enquêtes en ligne sur des thématiques climatiques, et ont assisté en direct à la visite en ligne d’un lotissement réhabilité et respectueux du climat à Bolzano/I.

Les Jeunes pour le climat montrent la marche à suivre

Des scénarios-catastrophes tels que celui des « étés caniculaires », ou des notions abstraites telles que les « points de bascule du climat » pénalisent le discours sur la crise climatique. La Société allemande de physique a parlé dès 1971 de « la menace d’une catastrophe climatique », formule reprise dès 1986 à la une du magazine d’information allemand « Der Spiegel ». La politique, elle, n'a été contrainte à réagir qu’en 2019, avec le mouvement des « Fridays For Future ». « Le journalisme inscrit la thématique du climat dans les agendas publics, et donc dans nos esprits », explique l’experte en communication Irene Neverla. Pour elle, il ne réussit toutefois pas à nous faire prendre vraiment conscience des problèmes ou de nos responsabilités. Sur les réseaux sociaux, en revanche, les gens échangent sur les thématiques traitées par les journaux, se mobilisent mutuellement et deviennent politiquement actifs. Pour le sondeur d’opinion autrichien Christoph Hofinger, les bonnes histoires climatiques sont empathiques, promettent un avenir meilleur et décrivent les solutions pour y parvenir avec un langage imagé, parlant aux émotions et utilisant des mots simples.

Une communication plus conviviale

Comment motiver les gens à s’impliquer pour résoudre la crise climatique ? « L’obstacle le plus important a 15 cm d’épaisseur et se trouve entre nos oreilles » déclare Per Espen Sroknes, psychologue de l’environnement. Il s'agit ici des barrières mentales que nous devons surmonter dans la question du changement climatique. Les objectifs climatiques, par exemple, sont éloignés dans le futur, et la crise climatique joue un rôle encore secondaire dans nos vies quotidiennes. Cette distance personnelle peut être surmontée à l’aide d’exemples positifs. « Le changement climatique doit être perçu comme personnel, urgent et proche de nous ». Manger moins de viande est par exemple bon pour nous et pour le climat. Il peut être aussi utile de raconter des histoires inspirantes auxquelles nous pouvons nous identifier dans notre quotidien : celle de l’agriculteur de montagne qui alimente sa vieille faucheuse avec l’électricité qu’il produit lui-même, ou de la municipalité qui plante de nouveaux arbres.

Le printemps climatique, la protection du climat dans la vie quotidienne, les stratégies d’adaptations d’une commune, la Charte de Budoia, le jeu climatique 100max ou les activités du Comité consultatif sur le climat alpin : des sessions et des présentations motivantes sur ces thématiques et bien d’autres ont complété la conférence. Helmut Hojesky, président du Comité consultatif sur le climat alpin, a dressé un panorama des mesures à engager pour atteindre l’objectif des Alpes neutres pour le climat et résilientes au changement climatique à l’horizon 2050. Son résumé de la conférence : « Un modèle pour d’autres conférences en ligne !» Toutes les informations et présentations de la conférence peuvent être consultées à l’adresse suivante : padlet.com/cipraga/alpaca_conference2020.

 

La conférence en ligne du Partenariat alpin pour l’action climatique locale (ALPACA) a été organisée avec l’aimable soutien du Ministère allemand de l’Environnement, de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire, du Ministère autrichien de la Protection du climat, de l’Environnement, de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Innovation et de la Technologie, ainsi que de la Province Autonome de Bolzano – Haut-Adige.