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Dans quelques décennies, le pergélisol des falaises de la Zugspitze aura complètement disparu.

Un drone plane devant les falaises de la Zugspitze, le plus haut sommet d’Allemagne. Il ne filme pas le panorama, mais fournit avec sa caméra à infrarouge des informations précises sur l’état du pergélisol (ou permafrost), ce sol gelé en permanence qui soude les roches et les parois entre elles. Sous l’effet du dérèglement climatique qui repousse la limite du gel à des altitudes toujours plus élevées, ce « ciment » fond. Dans quelques décennies, il n’y aura plus de permafrost sur la Zugspitze. Les photos prises par le drone font partie d’un nouveau projet de recherche destiné à compléter les mesures réalisées jusqu’à présent sur la Zugspitze. Les scientifiques veulent évaluer ainsi avec encore plus de précision les risques d’écroulements rocheux, de glissements de terrain ou de laves torrentielles. Ces données permettront de fermer au besoin les sentiers de randonnée, et d’évacuer les villages en cas de danger imminent.

Quand la montagne se met en mouvement

Un énorme glissement de terrain se profile au-dessus du village suisse de Kandersteg, dans l’Oberland bernois. Sous le Doldenhorn, un sommet de 3 600 mètres, 20 millions de mètres cubes de rochers menacent de s’écrouler, très probablement en raison de la fonte du permafrost. Ils ne s’effondreraient pas directement sur le village, mais déclencheraient vraisemblablement des coulées de boues destructrices. Des digues de protection et des systèmes d’alarme ont été mis en place pour protéger le village. En 2017, une masse rocheuse de 3,1 millions de mètres cubes de rochers s’est détachée de la paroi du Piz Cengalo en Suisse, à proximité de la frontière italienne. La coulée de boue et de roches provoquée par cet effondrement a ravagé une partie du village de Bondo/CH. Huit randonneur·euse·s ont perdu la vie dans cette catastrophe.

Des sentiers s’effondrent, des refuges s’affaissent

Il y a deux ans, une plaque rocheuse qui s’était détachée sous le sommet du Cervin a causé la mort de deux alpinistes. Ici aussi, la fonte du permafrost est en cause. Des voix s’élèvent aujourd’hui pour fermer l’itinéraire, voire interdire l’accès au sommet. En Autriche, le Gamsgrubenweg, sentier d’accès au Pasterze, le plus long glacier des Alpes orientales, a dû être déplacé dans des tunnels dès 2003 en raison du risque de chute de pierres. Dans les Alpes de l’Ötztal/A, le refuge Hochwildehaus a dû être fermé : ses fondations ancrées dans le sol gelé sont devenues instables et le bâtiment a commencé à s’affaisser. Les clubs alpins doivent désormais déployer des efforts de plus en plus importants pour sécuriser les sentiers et les refuges – ou capituler devant les forces de la nature.

Sources et informations complémentaires :

www.br.de/nachrichten/bayern/drohne-ueberwacht-permafrost-rueckgang-auf-der-zugspitze,Sfnitwk (de), www.republik.ch/2021/09/10/dieser-berg-rutscht-und-koennte-ein-ganzes-dorf-ausloeschen (de), www.bluehendesoesterreich.at/naturmagazin/permafrost-eisiger-klebstoff-der-berge (de), www.spiegel.de/sport/klimawandel-setzt-matterhorn-und-co-zu-wenn-berge-zerbroeseln-a-b79941a6-ccd0-4632-9e1b-9b627bb6551a (de) https://www.br.de/nachrichten/bayern/felssturz-mit-ansage-das-alpsenserely-projekt,SjdfI5i (de), www.deutschlandfunkkultur.de/klimawandel-und-bergsteigen-wenn-die-gletscher-schwinden.966.de.html?dram:article_id=408865 (de) www.welt.de/regionales/bayern/article167734560/Bis-2080-koennte-der-Permafrost-verschwunden-sein.html (de)