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La prochaine génération supporte les risques des Jeux olympiques d'hiver

12/12/2012 / alpMedia
Le canton des Grisons veut organiser en 2022 des Jeux olympiques " soutenables ". Tandis que les nombreuses questions sur la candidature échauffent les esprits en Suisse, la candidature de Munich n'avance pas vraiment. Or, le temps presse.
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Installation olympique à Turin : les conséquences économiques et écologiques des JO sont supportées par les générations futures. © Francesco Pastorelli
" Les élites des Grisons se sont engagées elles-mêmes dans une véritable ivresse olympique ", déclare Stefan Grass, directeur du comité suisse " Olympiakritisches Graubünden " (Grisons critiques des JO). Mais il est aussi convaincu que la population ne se laisse pas leurrer, même si peu de gens manifestent ouvertement leurs critiques. " Beaucoup d'entre eux se rendront aux urnes le 3 mars pour voter silencieusement contre le projet. " Les Grisons devront se prononcer sur un financement de 300 millions de francs suisses pour les JO d'hiver 2022 - soit un tiers du patrimoine du canton.
Selon un sondage, défenseurs et adversaires du projet sont à égalité à 43%. Toutefois, la majorité de la population de Davos-Prättigau, l'une des deux régions organisatrices, est opposée au projet. Les organisations environnementales émettent elles aussi des critiques vis-à-vis du projet. Un certain nombre d'entre elles, dont CIPRA Suisse, ont communiqué leur position à la Confédération. Pour le directeur de CIPRA Suisse, Christian Lüthi, " il est illusoire de croire que nous pouvons séduire le CIO avec des jeux soutenables, comme le proclament les défenseurs du projet. "
En Allemagne, les esprits ne s'échauffent pas, ni dans les médias ni au parlement. Le Comité national olympique et sportif allemand (DOSB) veut demander l'accord de la population avant une nouvelle candidature. Tous les partis et tous les échelons politiques - communes, Land, gouvernement fédéral - devront d'abord donner leur avis et s'engager fermement. Le DOSB ne prendra ensuite sa décision qu'après une consultation de la population annoncée pour le 10 novembre 2013. Or, le dossier de candidature devra être remis au CIO quatre jours plus tard. Certains engagements financiers manquent encore à l'appel, et devraient être difficiles à obtenir dans la grande année électorale 2013. Un mouvement de citoyens collecte actuellement des candidatures pour lancer une initiative populaire en faveur de la candidature. 6 000 signatures ont déjà récoltées. Il en manque encore 20 000, qui devront être réunies avant la date butoir du 15 janvier 2013.
En Suisse, des engagements financiers ont déjà été pris. Le Conseil fédéral a accepté de contribuer avec une enveloppe d'un milliard de francs suisses au budget total de 4,5 milliards de francs. Quant au parlement grison, il a accepté de constituer des réserves à hauteur de 300 millions de francs, sur laquelle la population sera appelée à se prononcer en mars. Jusqu'à présent, l'expérience a montré que le budget prévu n'avait jamais suffi. Qui va payer le déficit ? La Confédération et le canton ont déjà opposé un refus catégorique, en soulignant que cela était du ressort de l'association de droit privé qui financerait les JO. Association qui compte parmi ses membres la Confédération, le canton et les communes. Et donc le contribuable : par conséquent, c'est la prochaine génération qui devra payer la facture.
Source et informations complémentaires : www.olympia-nein.ch/go/index.php (de), www.baspo.admin.ch/internet/baspo/de/home (de/fr/it), http://nolympia2018.ludwighartmann.de/ (de), www.cipra.org/de/alpmedia/news-de/4705/ (de/fr/it/sl)