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Les stations de ski sont-elles vraiment durables ?

03/06/2015 / alpMedia
La Communauté de travail des pays alpins (Arge Alp) a sélectionné des stations de ski exemplaires dans les Alpes et publie aujourd’hui une liste de bonnes pratiques. Les organisations environnementales ne voient dans cette action qu’un alibi pour justifier la construction de nouvelles pistes et de nouvelles remontées.
Les stations de ski peuvent-elles être vraiment durables ? Des organisations environnementales critiquent l’« éco-blanchiment » pratiqué par certains exploitants. © Davide Costanzo / Flickr.com
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Les stations de ski peuvent-elles être vraiment durables ? Des organisations environnementales critiquent l’« éco-blanchiment » pratiqué par certains exploitants. © Davide Costanzo / Flickr.com

L’Arge Alp a présenté en mai 2015 les résultats du projet « Ski alpin – bonnes pratiques dans les stations de ski des Alpes », un classement écologique des stations du Trentin/Tyrol du Sud/I, du Tyrol/A, du Vorarlberg/A et des Grisons/CH. Les exploitants pouvaient proposer eux-mêmes des projets déjà réalisés ou prévus. Une commission d’experts a ensuite examiné les 25 dossiers sur la base de critères tels que les économies d’énergie, l’utilisation d’énergies alternatives ou l’usage des remontées comme forme de mobilité alternative. Les stations en tête du classement sont situées en Italie : la liaison interstations Moena-Soraga-Carezza dans la catégorie « projets prévus », et deux liaisons interstations dans la catégorie « projets existants », les liaisons Seis-Seiser Alm et Kronplatz-Percha. Les experts mettent notamment en avant les économies d’énergie et les réductions d’émissions carbone grâce au report du trafic routier vers des remontées modernes. Les organisations environnementales ne voient dans ce recueil d’exemples qu’un alibi destiné à redorer le blason d’un des secteurs économiques les moins soutenables des Alpes : Andi Riedl de CIPRA Südtirol se félicite des mesures de réduction du trafic individuel sur la Seiser Alm, mais souligne que la mobilité ne peut à elle seule rendre une station durable. Un domaine skiable construit dans un paysage vierge détruit irrémédiablement la nature et n’a rien d’écologique, a fortiori lorsque les projets sont situés sur des sites protégés par l’UNESCO. « Sous le prétexte de la mobilité alternative, les exploitants veulent agrandir les stations et trouver des fonds publics pour leurs remontées », dénonce Luigi Casanova de Mountain Wilderness Italie. C’est le cas selon lui avec la liaison interstations Moena-Soraga-Carezza. Des études montrent que le projet n’est pas soutenable économiquement. Autrement dit : « Chaque projet est lié à la construction de nouvelles pistes, de nouvelles remontées, de nouvelles offres. Une vraie durabilité consisterait à exploiter uniquement les installations existantes, et à gérer plus efficacement la mobilité, l’exploitation des pistes et la consommation d’énergie », souligne Andreas Riedl.

Source et informations complémentaires : http://www.uffstampa.provincia.tn.it/csw/c_stampa.nsf?open#comunicato&id=1e36c3e2688ac46ac1257e3d003ee3a6 (it), www.alpinski.provincia.tn.it (it/de), http://trentinocorrierealpi.gelocal.it/trento/cronaca/2015/03/20/news/il-moena-soraga-carezza-vince-il-premio-arge-alp-1.11086804 (it)