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Point de vue de la CIPRA : Turin 2006 : la ville a payé les Jeux au prix fort mais n'a rien appris

21/08/2012 / alpMedia
L'héritage des Jeux Olympiques est une lourde charge pour la ville de Turin, qui veut aujourd'hui démonter la piste de bob déficitaire, et construire à la place un dôme de ski couvert. Veut-elle chasser le mal par le mal ?
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Piste olympique de bob à Turin : l'installation est déficitaire depuis des années. Un dôme de ski couvert encore plus vaste ne résoudrait pas le problème. © CIPRA IT
L'entretien de la piste de bobsleigh construite en 2006 pour les Jeux Olympiques engloutit 1 500 euros par jour, soit plus de 40 000 euros par mois pour une installation qui n'est pratiquement jamais utilisée. Les exploitants veulent donc la fermer définitivement. Des investisseurs privés veulent construire à sa place la plus longue piste de ski en salle d'Europe. Turin n'a apparemment pas tiré les leçons du déficit des Jeux Olympiques et semble vouloir, avec ce projet, chasser le mal par le mal.
Le nouveau complexe de ski couvert est censé attirer des milliers de touristes dans la région. Il proposera de la neige toute l'année, y compris en août. Or, c'est bien connu : dans le tourisme, les monocultures sont aussi fragiles que dans le secteur agricole. La population locale et les vacanciers recherchent une offre diversifiée dans les Alpes, et les plus belles stations de ski de Turin sont situées devant les portes de la ville. Les exploitants de la piste de bob et les communes s'en tireraient à moindres frais en fermant immédiatement l'infrastructure. La construction de l'installation a englouti 120 millions d'euros. Son démantèlement et le recyclage des 48 tonnes d'ammoniaque nécessaires à la production et au refroidissement de la glace en coûteront 220 millions de plus. Très énergivore, un dôme de ski coûterait lui aussi très cher. L'exemple de l'Allemagne, pays plat où les pistes de ski sont souvent très éloignées, montre que les complexes de ski couvert ont beaucoup de mal à se rentabiliser : sans subventions, point de salut.
Au début et à la fin de tels projets d'infrastructures, c'est toujours le contribuable qui paie la note. La population du Piémont a déjà payé le prix fort. Une médaille d'or aux prochains Jeux Olympiques est-elle une compensation suffisante ? Armin Zoeggeler, lugeur italien, citoyen d'honneur de Cesana et médaillé d'or aux JO de 2006, a promis de participer encore une fois aux Jeux de 2014 si la piste n'était pas démantelée. Ses arguments : la piste de bob de Turin est quasi semblable à l'installation de Sotchi, et elle constitue la seule possibilité de s'entraîner en Italie.
Source et informations complémentaires : http://torino.repubblica.it/cronaca/2012/07/16/news (it), http://torino.repubblica.it/cronaca/2012/08/09/news (it), www.ilvostro.it/sport (it), www.svz.de/nachrichten/home/top-thema (de)