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8e Rapport sur l’état des Alpes : La qualitè de l'air dans les Alpes

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« L’air pur » des Alpes est aussi pollué

04/10/2021

Quelle est la qualité de l’air dans les pays alpins ? Le huitième Rapport sur l’état des Alpes de la Convention alpine est consacré à cette question. Pour protéger les populations, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de nouveaux seuils de qualité de l’air.

Image caption:

Une idylle trompeuse : la pollution de l’air le long de l’autoroute du Brenner dépasse depuis des années les seuils légaux. © Robert Forster, Pixabay

Selon l’Agence européenne pour l’environnement, la pollution atmosphérique est l’une des principales menaces environnementales pour la santé en Europe. « Dans le Trentin-Haut-Adige, l’air pur est de plus en plus rare », déclare Bianca Elzenbaumer, co-présidente de CIPRA International. Le trafic de transit particulièrement intense sur le col du Brenner et l’épandage de pesticides jusqu’à 60 fois par an engendrent une très forte pollution atmosphérique. Dans un communiqué, CIPRA Tyrol du Sud rappelle que les valeurs seuils européennes sont déjà dépassées depuis des années dans de nombreux sites, en particulier le long de l’autoroute du Brenner. Seule exception : la période de confinement au début de la pandémie. Si la qualité de l’air s’est améliorée ces dernières années en France, en Autriche et en Suisse, la pollution par les particules fines, l’ozone, les oxydes d’azote et l’ammoniac reste encore trop élevée dans certaines zones. L’« Initiative des Alpes » rappelle également que les émissions polluantes des poids lourds se ressentent six fois plus fortement dans une vallée de montagne qu’en plaine.

Un rapport sur la qualité de l’air dans les Alpes

Les Alpes, et par conséquent l’air alpin, sont exposées à des phénomènes météorologiques, des réactions chimiques survenant dans l’atmosphère et des activités anthropiques. Ces problématiques ne s’arrêtent pas aux frontières : la Convention alpine a donc choisi de consacrer son huitième Rapport sur l’état des Alpes à la qualité de l’air dans la région alpine. Le rapport confirme que la qualité de l’air est plutôt bonne dans les Alpes. Néanmoins, plusieurs vallées alpines subissent des pollutions excessives. De façon générale, les teneurs en particules de diamètre supérieur à 2,5 micromètres sont trop élevées au regard des valeurs préconisées par l’Organisation mondiale de la santé. Le chauffage au bois, la circulation automobile et l’agriculture sont, selon les endroits et les périodes de l’année, les principaux responsables de ces pollutions. Les aérosols secondaires provenant de l’agriculture augmentent également la pollution particulaire et les dépôts d’azote dans les sols. Les inversions de température spécifiques aux vallées de montagne jouent aussi un rôle dans la pollution de l’air, en empêchant les masses d’air de se mélanger verticalement. De ce fait, la pollution est renvoyée vers le sol, d’où la présence de niveaux de pollution élevés sur certains sites. Sur la base de ces analyses approfondies, les expert·e·s chargé·e·s de la rédaction du rapport ont également formulé dix recommandations pour améliorer la qualité de l’air dans les Alpes. Le rapport énumère par ailleurs un certain nombre de bonnes pratiques et de solutions intelligentes mises en œuvre dans les pays alpins.