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Déjà-vu: Des jeux Olympiques dans les Alpes italiennes

31/07/2019
Vingt ans après les Jeux de Turin en 2006, les Jeux Olympiques d’hiver reviendront dans les Alpes italiennes en 2026. Les sites de compétition sont euphoriques, et les attentes élevées. Mais l’exemple des JO du passé invite à la prudence : ils ont trop souvent laissé derrière eux un champ de dettes et de ruines.
Des dettes et des ruines : c’est le bilan de « Turin 2006 » dans le val de Suse et le val Cluson italiens.
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Des dettes et des installations sportives à peine utilisées : Ce sont les vallées italiennes Susa et Chisone qui sont restées après "Torino 2006". (c) CIPRA Italia, Francesco Pastorelli

Après le retrait des candidatures des villes alpines de Sion, Graz et Innsbruck, de la ville japonaise de Sapporo et de la ville canadienne de Calgary, le Comité International Olympique (CIO) a attribué les 25èmes Jeux Olympiques d’hiver à Milan et Cortina. Le tandem l’a emporté sur Stockholm et Åre, dont l’offre n’a pas su convaincre et n’a été soutenue que du bout des lèvres par le gouvernement suédois. En Italie, l’enthousiasme des responsables politiques et des médias est sans borne. Mais cette euphorie est-elle vraiment justifiée ? Ou faut-il au contraire s’inquiéter ?

Selon le dossier de candidature, les JO seront répartis sur plusieurs sites, et de nombreuses installations existantes seront utilisées. Or, selon Francesco Pastorelli, directeur de CIPRA Italie, l’expérience de Turin en 2006 devrait plutôt être une leçon pour les organisateurs et les politiques, au regard du coût total des Jeux et du nombre de pistes de bobsleigh, de tremplins de saut à ski et de stades de biathlon désaffectés dans les villages de montagne. « Une grande ville comme Milan peut faire face à un événement aussi important et même en profiter, mais ce n’est pas le cas pour les territoires de montagne qui accueilleront certaines compétitions : la Valteline et les Dolomites. »

Tels qu’ils sont conçus aujourd’hui par le CIO, ces grands événements ne sont pas adaptés aux régions de montagne, souligne la CIPRA dans sa position « Des Alpes sans Jeux Olympiques ». « Aucune étude ne prouve sérieusement que les JO ont contribué à long terme au développement économique d’une région alpine », martèle Francesco Pastorelli. Au contraire : l’expérience montre que les retombées économiques des Jeux Olympiques sont souvent inexistantes, ou dans le meilleur des cas de courte durée.

Peu après l’attribution des JO à Milan et Cortina, les actions des sociétés du secteur immobilier et du bâtiment ont progressé à la Bourse de Milan. La crainte que les Jeux ne servent de prétexte à la construction de nouvelles liaisons inter-stations et de nouvelles infrastructures de transport est donc plus que justifiée.

 

Sources et informations complémentaires :

twnews.it/it-news/risanamento-vola-in-borsa-effetto-olimpiadi-invernali (it), www.ilfoglio.it/economia/2019/06/25/news/effetto-olimpiadi-a-piazza-affari-262247/ (it), www.milanocortina2026.coni.it/images/CandidatureFile_MilanoCortina2026_eng.pdf (en),  https://corrierealpi.gelocal.it/belluno/cronaca/2019/06/25/news/gli-ambientalisti-contro-le-olimpiadi-a-cortina-1.35692565 (it), www.cipra.org/it/dossiers/giochi-olimpici-invernali/rapporti-sulla-base-delle-esperienze-1/giochi-olimpici-di-torino-2006  (it), https://www.cipra.org/fr/positions/120

Mots-clés associés : alpmedia 5/2019, Jeux Olympiques