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Des félins à protéger

31/10/2018 / alpMedia
Ils sont si rares que pratiquement personne ne les a aperçus. Et pourtant, les lynx sont de retour dans plusieurs régions alpines. Leur existence dépend de la mobilisation de nombreuses personnes et institutions.
Image caption:
Cliché pris par un piège photographique en septembre 2018 : les lynx reviennent lentement dans les Alpes. © lifelynx.eu

Ce petit félin aux oreilles en pinceaux a été déclaré éteint dans les Alpes vers 1900, pour les mêmes raisons que le loup et l’ours : réduction des habitats, recul du nombre de proies et persécution par l’homme. Depuis les années 1970, des tentatives ont été faites pour réintroduire le lynx. La Suisse a commencé avec 14 individus, l’Autriche avec neuf, l’Italie avec deux et la Slovénie avec six. Aujourd’hui, entre 120 et 180 lynx vivent dans les Alpes, la plupart dans le nord-ouest et le sud-est de l’Arc alpin. La présence d’un lynx a tout récemment été confirmée par un piège photographique dans les Alpes slovènes.

Aujourd’hui, les projets locaux sont renforcés par des initiatives à l’échelle alpine, telles que la plate-forme « Grands carnivores, ongulés sauvages et société » (WISO) de la Convention alpine, le réseau SCALP (Status and Conservation of the Alpine Lynx Population) et le projet européen LIFE Lynx. Le Slovène Rok Černe est chargé de projet chez LIFE Lynx, et membre de WISO et de SCALP : « Pour maîtriser les nombreux défis, nous devons unir nos forces. Il est important de savoir où sont les lynx, de connaître leur état de santé et de favoriser les échanges génétiques entre les populations. » La consanguinité est l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur le lynx, le renouvellement de la diversité génétique étant entravé par la fragmentation des habitats.

Une forêt plus saine

 Les défenseurs du lynx consacrent également une grande partie de leur énergie à la communication. Comme l’explique Rok Černe, un travail de sensibilisation et d’information doit être réalisé auprès des chasseurs : « Certains chasseurs considèrent le lynx comme un concurrent direct ». La présence d’un lynx change les conditions de vie de la faune sauvage. Les proies potentielles s’adaptent, réapprennent à mieux se cacher et changent plus fréquemment de sites de nourriture et de repos. Pour les chasseurs, le gibier devient plus difficile à repérer et à tirer. Mais le fait que le gibier soit désormais plus actif ne peut être une raison de priver le lynx de son habitat retrouvé, souligne Rok Černe.

Le lynx a de nombreux impacts positifs sur son habitat. Les grands prédateurs comme le lynx, le loup et l’ours sont strictement protégés. Leur survie dépend de la présence et de la sauvegarde de grands espaces naturels d’un seul tenant. Ces espaces offrent un refuge à de nombreuses autres espèces fauniques et floristiques et ont une fonction récréative pour les populations.

 

Sources et informations complémentaires : 
www.lifelynx.eu (en, it, sl), https://www.kora.ch/index.php?id=117&L=2
http://www.alpconv.org/fr/organization/groups/WGCarnivores/default.html