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En hélicoptère sur les sommets

01/02/2022 / Maya Mathias, CIPRA International
L’héliski est-il d’intérêt public ? Le Vorarlberg renouvelle l’autorisation de cette pratique pour une durée de deux ans et demi. CIPRA Autriche demande de mettre l’accent sur la lutte contre le changement climatique.
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Le bruit des avions plutôt que la protection du climat : l'héliski reste autorisé dans le Vorarlberg (image symbolique). (c) Total Heliski

Les joies de la neige pour quelques-uns, le bruit et les polluants atmosphériques pour tous les autres : le Vorarlberg, seul Land autrichien à autoriser la pratique de l’héliski, vient d’en prolonger l’autorisation pour deux ans et demi supplémentaires. Les responsables invoquent l’intérêt public, et soulignent que cette autorisation est soumise à des conditions très strictes. Selon eux, la pratique de l’héliski permettrait de garantir la disponibilité des hélicoptères pour l’observation des avalanches et le déclenchement préventif des avalanches par grenadage. Il contribuerait également à enrichir l’offre touristique. Plusieurs organisations environnementales, dont CIPRA Autriche, critiquent cette décision, selon elles contraire aux objectifs climatiques du Land, ainsi qu’à l’interprétation de la Convention alpine et à l’intérêt public.

Le service juridique de la Convention alpine avait déjà constaté en 2016 que la protection de l’environnement devait avoir priorité, et que selon le protocole Tourisme, la pratique de l’héliski devait être limitée au maximum. Pour Stephan Tischler, président de CIPRA Autriche, la décision du Vorarlberg est incompréhensible : « L’autorité compétente doit pouvoir protéger la population contre les risques naturels sans avoir besoin de maintenir la pratique de l’héliski. » Par ailleurs, cette offre coûteuse n’est accessible qu’à un petit nombre de personnes. Selon lui, l’intérêt public pour une expérience de la nature sans nuisances, et surtout pour la protection du climat et de la nature doit être prioritaire.

La faible importance de l’héliski pour les régions touristiques d’Autriche se reflète également dans le manque d’intérêt d’autres grandes stations de ski. La décision du Vorarlberg est donc discutable non seulement d’un point de vue écologique et social, mais aussi économique. Dans les Alpes, la situation juridique diffère d’un pays à l’autre : la pratique de l’héliski est interdite en France et en Allemagne, et réglementée, mais autorisée en Suisse, en Slovenie et en Italie.

 

Sources et informations complémentaires :

www.derstandard.at/story/2000132684817/heliskiing-in-vorarlberg-trotz-scharfer-kritik-von-umweltorganisationen-weiter-moeglich (de), vorarlberg.orf.at/stories/3139374/ (de), https://mountainwilderness.ch/fr/protection-des-alpes/projets/stopper-lheliski/ (fr)