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Point de vue : Pas de relance sans société civile

03/06/2020 / alpMedia
Le gouvernement slovène veut limiter les droits des organisations de la société civile dans les procédures environnementales. Or, celles-ci sont plus importantes que jamais pour sortir de la crise, affirme Špela Berlot, directrice de CIPRA Slovénie, dans leur rôle de sentinelles pointant en amont les dérives de la gestion des ressources naturelles.
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Špela Berlot, directrice de CIPRA Slovénie. (c) Katarina Žakelj

Des propositions de loi discutables ont été présentées en Slovénie. Ces textes prévoient notamment de mettre un frein aux évaluations d’impact sur l’environnement (EIE), ainsi qu’à l’implication des organisations non gouvernementales (ONG) et autres requérants lorsque des investissements sont réalisés dans des projets immobiliers. Ces propositions sont en contradiction avec les principes de la convention d’Aarhus, qui institue le droit du public à participer aux processus décisionnels ayant des incidences sur l’environnement. Les ONG ne sont pas les adversaires du progrès, comme certains le prétendent. En tant que représentantes de la société civile, elles donnent une voix aux intérêts des communautés locales. Avec leur mobilisation en faveur des progrès et des investissements locaux et pour une gestion prudente des ressources naturelles, elles sont des indicateurs pour les défis et les crises à venir, et jouent donc un rôle de premier plan pour y faire face.

Des projets immobiliers et des investissements mal équilibrés peuvent avoir des effets positifs à court terme sur la relance économique. Mais ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’investissements qui ne font pas seulement face à la crise économique, mais qui s’attellent aussi à la crise du climat et de la biodiversité qui secoue le XXIe siècle. La relance économique après l’épidémie de Covid-19 ne doit pas être une excuse pour vider de leur substance des règles environnementales et sociales bien établies en Europe.

Les organisations environnementales font partie du réseau sociétal. Elles contribuent par leurs activités à un équilibre entre les moyens financiers d’une part, et les efforts en vue d’une politique favorable à l’environnement et d’un avenir meilleur d’autre part. Reconnaître la valeur des ONG signifie en même temps reconnaître la valeur du dialogue avec la société civile. En période de crise climatique et environnementale, cette dernière joue un rôle plus important que jamais : une crise ne peut être surmontée que si la société entière se mobilise.

Si nous voulons atteindre les objectifs climatiques que nous nous sommes fixés en tant qu’État, que communauté européenne et que communauté mondiale, les responsables politiques, les milieux économiques et la société civile doivent coordonner leurs actions. Le rôle des ONG et des associations environnementales est d’observer les actions des décideurs, de faire des propositions pour une politique favorable à l'environnement, et de protester à haute voix contre les dérives. Chacun et chacune peut s’y associer, en soutenant ces organisations et en défendant publiquement leur droit de regard dans les questions environnementales.

Mots-clés associés : alpMedia 4/2020, Point de vue, Société civile