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Pâturages d’alpage : loués beaucoup trop cher et pourtant inutilisés

24/03/2015 / alpMedia
Les petites exploitations agricoles des Alpes italiennes sont en difficulté : les grosses exploitations de plaine spéculent avec les alpages.
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Le bétail est le grand perdant de la destruction de l’agriculture de montagne traditionnelle par le commerce dans les Alpes italiennes. © Joerg Trampert / pixelio.de

L’agriculture traditionnelle est en crise. Malgré cela, les baux des pâturages d’alpage atteignent des prix exorbitants dans les Alpes italiennes. Une situation très difficile pour les exploitants locaux. La petite commune d’Acceglio dans le Val Maira a fait parler d’elle récemment avec un bail de plus d’un million d’euros pour près de 3000 hectares de pâturages.

Dans le cadre de marchés publics, les surfaces sont louées au meilleur offrant. Cela ouvre les portes à tous ceux qui ne s’intéressent qu’aux subventions de la Politique agricole commune (PAC) de l’UE. Ces aides sont normalement destinées à assurer la subsistance des petits exploitants et à préserver la biodiversité dans les prairies de montagne. Or, les surfaces affermées ne sont souvent pas ou peu utilisés. Le dommage est double : d’une part, les « vrais » exploitants ressortent les mains vides parce que les prix sont trop élevés. Et même s’ils pouvaient se permettre un loyer, ils auraient moins de subventions que les exploitations de plaine, le montant des aides étant proportionnel à la taille du cheptel. Et d’autre part, ces terrains ne sont pas exploités parce qu’ils deviennent inexploitables : en absence de bêtes, ils se ferment et un beau jour ils ne peuvent plus être utilisés comme pâturages. Les communes, qui possèdent la plupart des pâturages d’altitude, se portent elles-mêmes préjudice en privilégiant le profit à court terme à une exploitation pérenne.

La possibilité d’affermer des pâturages et de ne pas y faire paître de bétail ou en très petit nombre est malgré tout légale en Italie, et manifestement les mécanismes de la PAC autorisent la spéculation avec les sols de montagne. Seuls ceux qui sont allés beaucoup trop loin en affermant des forêts en pâturages ont dû rembourser leurs subventions à l’Union européenne.

Source et informations complémentaires : http://www.lastampa.it/2015/03/02/edizioni/cuneo/alpeggi-quotati-a-prezzi-record-3rYpRrnnPiCdRGReR3YhEP/pagina.html (it), http://www.cuneo.coldiretti.it/appalti-alpeggi-dei-comuni-troppo-esosi-per-i-veri-margari.aspx?KeyPub=17246891|CD_CUNEO_HOME&Cod_Oggetto=66766462&subskintype=Detail (it), http://torino.repubblica.it/cronaca/2015/03/04/news/truffa_milionaria_alla_ue_per_pascoli_fantasma-108719370/ (it), http://www.ideawebtv.it/attualita-2/26419-truffa-negli-alpeggi-dall-uncem-una-ferma-condanna-per-quanto-avvenuto-nelle-valli-torinesi (it)